Je salue ici la proposition de madame Bouchart, maire de Calais, pour un traitement humanitaire de la situation des migrants par la création d’un centre d’accueil sur le Calaisis. Je demanderai, en tant que président de la communauté d’agglomération du Calaisis, aux autres communes, de soutenir cette proposition.
Autant j’ai pu m’opposer, au nom du Mouvement Citoyen et Républicain, à certaines déclarations et à la prise d’un arrêté anti-regroupement et anti bivouac en juillet dernier, autant la déclaration du 24 aout du maire de Calais et son interpellation du gouvernement et des autorités européennes rejoignent notre vision de la façon dont il faut traiter ce problème.
Je disais en juillet que «je n’ai fait qu’affirmer les valeurs qui sont les miennes et qui se résument en deux points : justice et humanité»
Aujourd’hui, la situation locale est encore plus tendue et appelle à des décisions humanitaires, urgentes, pragmatiques et réalistes. Je regrette le refus catégorique du nouveau ministre de l’intérieur de créer un centre d’accueil avant même d’avoir mis les pieds sur notre territoire. La situation des réfugiés et ses implications pour la vie des habitants et le fonctionnement de nos entreprises, vue de Paris, n’apparait certainement pas dans toute sa dimension dramatique. L’idée d’une maison des migrants, proposée par les associations humanitaires, avait pourtant été reprise par Manuel Vals lors de sa venue à Calais il y a à peine un an.
On ne peut pas sans cesse revenir sur des décisions urgentes au gré de la nomination de nouveaux ministres. Au-delà des problèmes posés par l’augmentation spectaculaire du nombre de migrants sur le Calaisis, se profile la menace de réfugiés fuyant l’expansion du virus Ebola pour lequel il n’existe pas de traitement. Il ne s’agira pas alors d’imaginer des solutions ; il faudra être prêts, notamment sur le plan sanitaire.
Après plusieurs améliorations indéniables depuis quelques années (lieu aménagé pour les repas, douches, centre de soins, concertation municipale), aujourd’hui, le niveau d’accueil des réfugiés dans le Calaisis est revenu à un niveau proche de zéro.
L’hiver approche et il faut impérativement trouver des solutions sous peine d’une catastrophe humanitaire majeure. La main tendue de l’équipe municipale au travers de la proposition de son maire, madame Bouchart, n’attend que la réaction de l’Etat qui doit faire face à ses responsabilités.
Je conclurai en paraphrasant Michel Rocard «Le Calaisis ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais il est prêt à y contribuer».