Présent au congrès des maires la semaine dernière, j’ai eu l’occasion d’entendre
Nicolas Sarkozy. Je dois dire qu’il m’a effrayé.
Effrayé, parce que N. Sarkozy est moins un président de la République que le
représentant d’une petite catégorie de la population. Un clan, celui de plus riches qui ne comprend rien à la précarité qui touche un nombre toujours croissant de françaises et de
français.
Le philosophe Jacques Bouvresse, l’a très bien dit dans le quotidien Libération du 5
août dernier : « Rarement un président et un gouvernement n’ont fait savoir aussi clairement à la population que le problème principal à leurs yeux était de défendre les riches
contre les pauvres et non l’inverse ».
Effrayé, parce qu’il n’a rien compris au cri des millions de manifestants contre la
réforme des retraites qu’il a proposé et maintenu de force. Sait-il vraiment que dans la France d’aujourd’hui le chômage des plus de 50 ans a progressé de 16,6%, que seulement
39% des 55-64 ans travaillent encore et que les autres sont réduits à un chômage d’attente pendant des années ou aux minima sociaux (source : le Monde du 29 oct. 2010).
Effrayé, parce qu’avec sa réforme des collectivités il étrangle financièrement les
collectivités de proximité. Celles qui sont en contact avec la population et qui savent agir aux mieux pour les plus faibles, les plus en difficultés. Demain, avec la réforme Sarkozy elles ne
seront plus en capacité de le faire.
Sarkozy m’a fait peur parce qu’il construit une société sans gestion de l’économie, sans
politique sociale. Une société agressive constituée d’un individualisme de consommation, de désordre et de désocialisation.