Avec l’autorisation de Thierry SEGARD, Secrétaire du comité d’entreprise de TIOXIDE, je publie et vous invite à lire la
position du Comité d’Entreprise sur le projet sulfate de magnésium que la Communauté d’Agglomération Cap Calaisis soutient par une avance de trésorerie de 500 000 euros dans le cadre du fond
innovation. Je suis convaincu qu’une entreprise doit innover. C’est une question de survie pour l’emploi.
« Le comité d’entreprise soutient sans
aucune ambiguïté le projet de simplification de l’unité de traitement , la pérennité du site de calais en dépend, il ne pourrait donc en être autrement.
Le comité demande toutefois que la Direction s’engage en terme de postes et non en terme d’emplois, nous constatons en
effet que des postes disparaissent depuis quelques temps sans véritable explication et cela n’est pas acceptable.
Gérer, c’est anticiper.
Le comité estime que la totale réussite du projet ne peut se faire que si les ressources adéquates y sont effectivement
associées, le maintien de l’emploi n’est pas, à notre sens, suffisant car cette nouvelle unité va générer des flux importants en matière de logistique, cela représente aussi une nouveauté, sans
parler de la remise en état progressive des installations laissées plus ou moins à l’abandon pendant plusieurs années qui génèrent des pannes plus fréquentes et nécessairement un soin tout
particulier pour fiabiliser l’outil de production, le comité demande par conséquent, la mise en place d’une maintenance de quart séparée TiO2 et UTE/ Engrais permettant d’assurer plus
d’interventions en interne et ainsi réduire les coûts d’entretien anormalement élevés générés par une sous-traitance qui tarde à faire corps avec l’entreprise pour mettre en œuvre une véritable
politique de baisse des coûts d’entretien.
La mise en place de PSM est aussi une bonne chose, car la maîtrise du risque est très importante, mais cela
nécessitera nécessairement des ressources pour mener à bien cette nouveauté, la Direction à d’ailleurs déjà fait savoir que cela allait générer des contraintes supplémentaires.
Côté achats, Calais doit en plus, relever
le challenge d’être une plate forme de centre partagé efficace, comment peut-on admettre que cela se fasse sans moyen associé, et voir encore tout récemment un départ en retraite remplacé par de
l’intérim et un poste vacant depuis l’été dernier qui n’est toujours pas remplacé ?
L’augmentation de la production à 88000 tonnes soulève aussi la question de la surcharge de travail, par exemple, à
l’ensachage où la fiabilité est en question, le vrac est de surcroît, de plus en plus demandé, il faut donc prévoir de la ressource supplémentaire, il ne faut pas négliger l’augmentation
des réclamations qui doit être prise en compte pour livrer à nos clients un produit irréprochable répondant à leurs exigences.
Le comité demande que les remplacements du personnel ne soient plus corrélés avec les coûts fixes mais réellement en
phase avec les besoins, par ailleurs, le comité propose qu’une enveloppe exceptionnelle de remise en état des installations soit demandée au groupe afin de ne pas faire peser sur ces coûts fixes
le rattrapage de ce qui n’a pas été fait en entretien depuis plusieurs années sur ce que devrait être un entretien « normal ».
Le Comité tient à souligner que le manque d’anticipation des besoins en ressources est à l’origine de la frustration des
salariés qui se sont investis dans la mise au point des paramètres de marche du pilote, les salariés impliqués sont allés bien au-delà de leurs obligations en démontant eux-mêmes les tuyauteries,
mais ils voulaient que « cela tourne » ils vont devoir abandonner l’aventure et cela n’est pas normal, dès le début il était question d’aller bien au-delà du mois de décembre et
pourtant rien n’a été fait pour former des gens suffisamment tôt.
Nous demandons qu’une prime pour travaux pénibles soit versée à chaque opérateur ayant travaillé sur le pilote,
équivalent à au moins 4 heures de Travaux pénibles par jour de travail et 10 minutes de passations de consignes.
Le personnel affecté au pilote a exprimé ses
regrets quant à sa mise en place, dénonçant un manque de confiance au personnel de « terrain » qui a vu dès le démarrage que le design des tuyauteries ne pouvait que concourir à la
formation de bouchages, surtout qu’ils avaient été mis en évidence au laboratoire, s’ils avaient été impliqués en amont, des dépenses pour modifications auraient été économisées, surtout dans un
contexte financier où l’enveloppe budgétaire a été une contrainte .
A partir de Janvier il faut que les problèmes rencontrés (bouchages , matériel, supervision, etc … soient tous
remontés au CM Fabrication en charge du projet par le biais d’un cahier de recueil spécifique.
Il sera aussi nécessaire de détacher très rapidement quelqu’un de Fabrication pour suivre l’élaboration des
PID.
Le personnel qui sera concerné par la mise en service et l’exploitation de cette unité devra être présent pour un
« commissionning à froid » c’est-à-dire avant la mise en service.
Il faut des ressources AVANT (schémas, suivi de l’implantation la plus judicieuse, étude des accès, études Hazop,
interventions de quart…), PENDANT (comment c’est fait, impliquer toutes les personnes concernées CM ¼ opérateurs , intervenants entretien, sous traitants associés …) et APRES (exploitation,
gestion des problèmes nouveaux et optimisation de l’unité…)
Une note positive est la mise en place d’un doublon (Lecerf / Sacquepee) mais il ne faut pas que cela soit au détriment
de la partie TiO2.
Nous demandons la même logique concernant l’ingénierie en charge du projet, B Baron doit rapidement se voir adjoindre un
remplaçant afin de suivre la mise en place pour être bien au courant dans le futur.
Nos collègues de l’entretien attirent aussi l’attention sur les difficultés qui pourraient survenir si on se tourne trop
vers la sous-traitance notamment en terme de réparations et de programmation, il ne faut pas être dépendant et maîtriser totalement l’installation.
La pyramide des âges reste un problème majeur, surtout côté instrumentation et programmation, la Direction doit
rapidement embaucher de nouvelles recrues pour permettre le transfert du savoir, les départs en retraites qui nécessitent un transfert du savoir bien avant le départ de ces salariés qui ont une
grande expérience ne sont pas pour l’heure suffisamment prises en compte.
Le choix du matériel, bien que cela devrait être moins contraignant qu’à l’époque de l’UTE, doit être en rapport avec
l’attente finale et pas « au moins cher », le process semble plus simple et la question se pose de savoir quels seront les gains en entretien.
Le Comité d’entreprise réaffirme le soutien de l’ensemble du personnel à ce projet qui sera gage de restauration de la
rentabilité, d’amélioration des conditions de travail et donc de sécurité sans compter l’impact sur l’empreinte carbone qui sera une carte de plus auprès de nos clients.
Thierry Ségard,
Secrétaire du Comité d’entreprise de Tioxide Europe SAS