En accord avec les responsables de l’Association « L’Auberge des Migrants », je me permet de relayer la lettre ouverte au maire de #Calais
Lettre ouverte à Mme Natacha Bouchart
Madame la Maire
Vous avez récemment accueilli une famille de réfugiés ukrainiens, en leur proposant notamment hébergement, invitation au restaurant, et en vous déplaçant personnellement pour leur accorder ainsi protection. Cette initiative est positive, et nous souhaitons que, malgré un afflux prévisible de réfugiés d’Ukraine, du fait de la proximité du Royaume-Uni, et des réticences des autorités britanniques dans l’octroi de visas, vous puissiez accorder à d’autres familles ou personnes isolées un tel accueil.
Cependant, votre façon de traiter favorablement cette situation contraste de façon évidente avec votre attitude vis-à-vis des réfugiés venant d’autres pays en guerre, comme la Syrie, l’Afghanistan, l’Ethiopie (Tigré), le Soudan, etc. Vous avez à maintes reprises souhaité qu’ils et elles soient chassés de la ville, les accusant notamment (ainsi que les associations humanitaires qui les aident) de troubles à l’ordre public.
Vous avez en particulier protesté publiquement contre l’ouverture, envisagée par l’autorité préfectorale, d’un bâtiment permettant de mettre à l’abri des réfugiés, en situation de grand froid ou de tempête.
Cette attitude peut être qualifiée de discriminatoire, comme en atteste l’extrait de loi ci-après. La discrimination fondée sur l’origine, l’apparence physique, l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, est un délit, susceptible de poursuites et de condamnations.
Par conséquent, nous nous réservons la possibilité, au cas où votre façon d’accueillir les réfugiés persisterait dans ces modalités discriminatoires, de porter l’affaire devant les Tribunaux.
Nous vous adressons par la présente l’expression de notre désaccord vis-à-vis de votre attitude, nos actions humanitaires étant fondées sur au moins deux principes républicains, l’égalité et la fraternité.
Pour L’Auberge des Migrants, le Président, François Guennoc
Selon l’article 1 de la loi 2008-496 du 27 mai 2008, modifié par la loi n°2017-256 du 28 février 2017, « constitue une discrimination […] la situation dans laquelle, sur le fondement de son origine, de son sexe, de sa situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son patronyme, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, de son état de santé, de sa perte d’autonomie, de son handicap, de ses caractéristiques génétiques, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales, de sa capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne l’aura été dans une situation comparable ».