Retrouvez ci-dessous l’interview croisé de Laurent JOFFRIN et Philippe BLET à propos du mouvement «ENGAGEONS-NOUS !!!» par d’Eric Dauchart de la Voix du Nord.
Philippe Blet rejoint l’action de reconstruction de la gauche «Engageons nous»
Ancien président de l’agglomération et ex-premier adjoint au maire de Calais, de 2008 à 2015, Philippe Blet renoue avec la politique. Il a intégré le conseil national du mouvement « Engageons nous », créé par l’ancien patron du journal « Libération », dont le but est de recréer une gauche sociale-démocrate, en vue de l’élection présidentielle de 2022.
L’ex-socialiste Philippe Blet, qui a repris son activité professionnelle d’éducateur spécialisé depuis son éviction de l’agglomération, n’a pas abandonné la vie politique.
Après avoir été membre du MRC, il a depuis adhéré aux Radicaux de gauche. Aujourd’hui, il rejoint le mouvement « Engageons-nous » créé par l’ancien directeur de la rédaction du journal Libération Laurent Joffrin et dont le but est de recréer « une gauche responsable, capable de gouverner dès 2022 », explique-t-il. Hors de la gauche radicale (France insoumise) et écologique (Europe Écologie).
« C’est en entendant le discours de Laurent Joffrin, sur sa volonté de reconstruction de la gauche, que je me suis engagé. L’idée de réunir les sphères social-démocrate et républicaine me plaît bien. Pour moi, il était logique de rejoindre ce mouvement », explique Philippe Blet. Ce mouvement de gauche s’adresse dans un premier temps aux milieux « hors des partis. On veut parler aux gens qui s’engagent, aux associatifs », souligne Laurent Joffrin.
« Aller au-delà des partis »
Philippe Blet a intégré le conseil d’administration du mouvement en septembre. Son rôle sera d’animer le réseau dans le Pas-de-Calais et plus particulièrement le Calaisis. « Je vais créer des groupes locaux, réunir ceux qui adhèrent au projet. Je veux que la gauche se reparle. Au regard de l’histoire, on sait que c’est compliqué. Mais il faut aller au-delà des partis », ajoute le Calaisien.
Il sait que la tâche s’annonce localement difficile. Son rapprochement avec la liste de Natacha Bouchart est restée dans les mémoires de la gauche. « Avant les dernières municipales, j’avais pourtant été à l’initiative d’un groupe de travail pour rapprocher tout le monde. Ce challenge a été réussi même si les conditions n’étaient pas réunies pour que je fasse partie de la liste. Et je le comprenais », poursuit Philippe Blet.
Laurent Joffrin veut «renouveler la gauche»
– Pourquoi avoir créé ce mouvement en juillet dernier ?
« Je pense que si on ne renouvelle pas une gauche responsable, une gauche de gouvernement, on n’arrivera à rien. Et en 2022, on aura une gauche hors jeu dès le premier tour de la présidentielle. Nous voulons relever le drapeau de la gauche sociale-démocrate. On veut se placer entre les partis politiques et la société. Le plus simple aurait été d’aller dans un parti. Mais les partis sont mal vus en ce moment. »
– Vous vous positionnez hors de la gauche radicale et de la gauche écologique...
« La gauche de Jean-Luc Mélenchon a des propositions trop radicales. Il est imprévisible. Parfois, il dit des choses justes mais cette idée populiste ne nous convient pas. Et une partie des Verts ne regarde pas les choses en face. »
– Comment comptez-vous faire connaître votre mouvement ?
« Nous avons Internet et de solides bases, avec des gens dévoués, des militants. Nous sommes représentés dans une quarantaine de départements et on espère arriver à soixante-dix. On veut mettre fin au capitalisme trop inégal pour satisfaire la population, aller plus loin dans la lutte contre le réchauffement climatique, et permettre à la population de reprendre en mains son destin ».
– Comment allez-vous trouver celui ou celle qui incarnera votre projet ?
« Nous n’avons de candidat mystère… Il émergera d’un choix collectif. Nous allons continuer de travailler sur nos cent propositions et, en août, on fera le point. Et nous désignerons celui qui nous représente le mieux ».
– Voulez-vous une union de la gauche dès le premier tour ?
« Ce n’est pas indispensable. En 1981, PS et PC sont partis désunis… On peut gagner sans union au premier tour ».
Voix du Nord, Edition Calais, 31 janvier 2021, Éric Dauchart