Lettre ouverte à Monsieur Daniel Goldberg
Député
Calais le 2 avril 2009
Monsieur le Député,
Je souhaitais vous rencontrer en particulier, en tant qu’élu local, dans le cadre de votre mission parlementaire de
préparation de la proposition de loi contre le « délit de solidarité ».
Malheureusement, vous nous avez fait savoir que votre emploi du temps ne le permettait pas et que vous nous proposiez une
réunion collective en mairie de Calais.
La commune de Calais a mis en place un « conseil de migrants », espace de rencontre et de concertation entre
les acteurs locaux concernés par le problème. On y fait un excellent travail qui se traduit par des actions concrètes de soutien aux associations humanitaires.
Cependant, vous n’êtes pas sans savoir que la situation politique à Calais est un peu particulière. La majorité
municipale réunit plusieurs composantes (Droite, Centre, Gauche, Non-inscrits) unis par un pacte municipal. Pour autant chaque groupe conserve sa totale liberté d’expression en ce qui concerne
les prises de position politiques nationales et internationales. Or le problème de l’immigration de passage dans le Calaisis est un problème international.
Mes convictions de Gauche et mon parcours politique au sein du Parti Socialiste m’amènent à me différencier des autres
groupes de la majorité municipale sur la question des migrants. Il est de notoriété publique que je soutiens depuis toujours les personnes et associations qui viennent en aide aux migrants. Je
n’ai jamais hésité à leur manifester mon soutien jusqu’à l’intérieur des commissariats de police lorsque des personnes étaient injustement mises en garde à vue.
Il est regrettable que ce soit un film qui mette en lumière la nécessité d’un texte législatif car le problème existe
depuis plus d’une décennie. Une loi visant à protéger les militants humanitaires est certes absolument nécessaire. Encore faut-il qu’elle s’alimente d’un vrai travail de préparation et de
concertation avec les acteurs de terrain. Ce n’est pas en une journée et dans la précipitation que vous règlerez un problème aussi important.
Aussi j’aurai souhaité vous expliquer ce que l’on attend de l’Etat, en complément des aides des collectivités locales et
des actions humanitaires portées à bout de bras par les militants associatifs.
J’aurai souhaité vous faire part de la nécessaire médiation qui doit être mise en place entre les collectivités, les
services de l’état et notamment les services de police, et les militants de la solidarité.
Je crois que la proposition de loi que vous comptez proposer doit aller beaucoup plus loin qu’une simple dépénalisation
de la solidarité envers des personnes. C’est un bon début mais je vous engage à aller plus loin.
Je reste à votre disposition pour en discuter lors d’un entretien que vous voudrez bien m’accorder.
Dans l’attente, je vous prie d’agréer, monsieur le Député, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Philippe Blet, Premier adjoint de Calais, Président de la Communauté d’Agglomération du Calaisis
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