Ils sont enseignants, médecins, journalistes, magistrats ou psychanalystes. Ils sont déjà
signataires de manifestes ou de pétitions dénonçant la politique gouvernementale dans leur sphère professionnelle. Désormais, ils soutiennent également l' »Appel des appels », lancé le 10 janvier
et qui a recueilli, vendredi 23 janvier, plus de 20 000 signatures. « Alors que nos métiers respectifs (…) subissent une attaque sans précédent de la part du gouvernement – alors
que des appels de réaction et de protestations sont lancés par dizaines dans le pays – le temps est venu, nous semble-t-il, de coordonner ces différents mouvements et d’en tirer tout le sens
politique », écrivent les signataires de ce manifeste (www.appeldesappels.org).
L’initiative de l' »Appel des appels » revient à Roland Gori, professeur de psychopathologie de l’université d’Aix-Marseille. « J’étais frappé d’entendre, dans des
milieux variés qui ne se connaissent pas forcément, s’exprimer la même souffrance sociale, explique -t-il. C’est comme une maladie du lien social, qui proviendrait de l’indexation de
notre civilisation sur les valeurs de l’ultra-libéralisme. On impose aux professionnels des logiques de mobilité, de flexibilité, de traçabilité et de profit à court terme, dans une logique de
casse des métiers. Or, ces valeurs nous ont conduits directement à la crise. »
L’Appel des appels cherche à fédérer la protestation sociale, à l’heure « de l’effondrement des partis
politiques ». Le 31 janvier, les signataires se retrouveront au 104, le nouveau centre culturel du nord de Paris, pour mettre en commun leurs expériences. « C’est la première fois qu’une
structuration citoyenne se fait, au-delà des habituels réseaux de défense des libertés publiques », juge David De Pas, du Syndicat de la magistrature.
Cécile Prieur
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/01/23/l-appel-des-appels-pour-federer-les-protestations_1145570_3224.html
Le 23 janvier 2009