Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse des Radicaux de Gauche
Le 26 juin 2016, par voie référendaire, le Royaume Uni décide de sortir de l’Union Européenne. Le parlement anglais confirme à la majorité la décision sortie des urnes.
Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni notifie au Conseil européen son intention de quitter l’Union européenne, conformément à l’article 50 du traité sur l’Union européenne.
Nous sommes aujourd’hui à deux mois de la sortie définitive du Royaume Uni, à savoir, le 29 mars prochain et nous pouvons constater, hélas, à cette heure, un manque d’anticipation tant sur le plan national, régional ou local.
Dans le Calaisis, depuis 1973, la plupart des investissements majeurs ont été lancés en raison de l’activité transmanche : infrastructures autoroutières, ferroviaires et portuaires, tunnel sous la manche, gare Eurostar. Ces investissements ont permis de favoriser le développement avec 30 millions de passagers, 60 millions de tonnes de fret marchandises pour plus de 4,5 millions de camions.
Avec la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, nous pouvons imaginer les répercussions importantes sur la Côte d’Opale tant sur l’activité transmanche mais également sur l’activité économique de ces territoires.
Au mois d’août 2017 le préfet de région a adressé au ministre de l’Intérieur une note réclamant en urgence la création de 250 postes d’agents à la police des frontières, 195 postes d’agents spécialisés dans les contrôles sanitaires et d’un grand nombre de postes de douaniers. Force est de constater qu’il n’a pas été entendu et que le gouvernement par la voix du premier ministre et du ministre de l’action et des comptes publics fais des annonces très en-deçà de ce qui est attendu pour Calais et les ports de notre littoral.
Malgré les avertissements des autorités préfectorales et des acteurs économiques, les pouvoirs publics (Etat, région hauts de france, intercommunalités) commencent à s’émouvoir à deux mois de la date de la sortie effective du Royaume Uni.
Découvrir aujourd’hui la situation, c’est mal connaître la situation politique en Grande-Bretagne mais également la position de l’Union Européenne au lendemain du référendum anglais. Dès le mois de juin 2016, le Président de la République, François Hollande et la Chancelière Angela Merkel avaient indiqué leur volonté d’un Brexit dur. En un mot, on ne peut pas être à l’extérieur de l’Union et bénéficier des politiques publiques de l’UE comme tout état membre.
La première ministre anglaise est aujourd’hui au pied du mur et n’a que deux alternatives. Soit elle propose un nouveau référendum ce qui est peu probable, soit, nous nous orientons vers un Brexit dur, ce qui signifie que l’Angleterre redevient un pays tiers pour l’Europe.
La question aujourd’hui, au-delà de l’impact quant au ralentissement des flux, est comment accompagner les territoires touchés par le Brexit et en premier lieu la Côte d’Opale et la région Hauts-de-France ?
Chaque territoire a la nécessité de changer de paradigme afin d’éviter des drames économiques et sociaux ?
Mais la solidarité régionale et nationale doit jouer à plein. Certains, comme la présidente de la vice-présidente de la région et maire de Calais propose le duty free pour sa ville : idée d’un autre temps au regard des règles européennes. En revanche, nous nous associons à la proposition de Xavier Bertrand, à savoir la mise en place de zones franches sur tous les territoires touchés.
Cela étant, la région des Hauts-de-France se doit d’accompagner et soutenir les acteurs locaux, comme par exemple la liaison ferrée du port à l’Est de Calais ou encore le développement du ferroutage sûr les zones de développement économique le long de l’autoroute A16. Il en est de même pour le Dunkerquois ou le Boulonnais.
Dans leurs compétences aménagement du territoire et développement économique, les intercommunalités doivent jouer leur rôle essentiel pour revisiter leur projet de territoire et anticiper les changements en lien avec les autorités
La première richesse d’un territoire, ce sont les gens qui y habitent. Alors, nous avons le devoir de créer un nouvel éco-système afin de soutenir les initiatives comme par exemple l’innovation et la formation, les filières courtes, les besoins en compétences afin de répondre aux impacts du Brexit
En attendant, à deux mois de l’échéance, le gouvernement Macron pourvoit au plus pressé par une communication hasardeuse sur les chiffres changeants au fil des visites.
C’est pourquoi, nous pouvons regretter l’incapacité, à tous les niveaux, malgré les alertes, d’un manque d’anticipation sur une question bien connue de tous depuis trois ans.
Nous déplorons les gesticulations de Natacha Bouchart et le manque de discernement de l’actuel gouvernement qui par son improvisation sera responsable des difficultés de nos territoires
Stéphane Saint André, co-président des Radicaux de Gauche,
Frédérique Plaisant (Nord) et Philippe Blet (Pas-de-Calais) , membres du Comité Directeur National des Radicaux de Gauche