C’est avec un très grand plaisir que j’ai accueilli, avec tous les amis d’A Gauche En Europe du Pas de Calais, Dominique Strauss-Kahn à Calais ce vendredi 26 mai à Calais.
Il y a plusieurs mois, nous avions ensemble évoquer la question des flux migratoires. Il me semblait important qu’il puisse voir et écouter ce qui se passe dans le pays des Droits de l’Homme.
Après le séance de dedicace dans une librairie de Calais, nous nous sommes rendus à la rencontre des migrants.
Nous nous rendons quai de la meuse, lieu où 5h auparavant s’effectait une rafle sur ordre de la prêfecture. Sarkozy aurait-il voulu karcheriser l’endroit avant l’arrivée de DSK ?
Les responsables de l’Association SALAM nous accompagnent. Et là c’est le choc !
Un bidon ville à 200 m de l’Hotel de ville de Calais, des hommes, des femmes, des enfants, une petite centaine d’être humains vivants dans une extrême précarité.
Le dialogue d’engage entre DSK est les migrants.
Retrouvez ICI l’interview de Dominique Strauss-Kahn
Retrouvez ICI le reportage complet et la dépêche AFP
Retrouvez également le compte-rendu de l’Association SALAM ICI
Si je dois retenir une phrase de DSK lors de cette rencontre, c’est celle-ci "
Il n’y a pas de France grande si elle n’est pas juste" et au regard de la condition de ces femmes et ces Hommes, cette France est miniscule et ne mérite pas le titre de "La patrie des Droits de l’Homme"Je profite de cette note pour remercier tous ceux qui ont oeuvré et participé à la rencontre avec Dominique Strauss-Kahn.
Merci à vous tous
J’ai passé quelques heures enrichissantes vendredi!
J’ai pu apprécier une visite instructive…même si douloureuse par moments….la vue et les cris d’enfants vivant à même les immondices, c’est difficilement soutenable pour la mère de famille que je suis!!!
Merci à Dominique pour ses propos fort justes….sans promesses désillusoires….et son amabilité (comme quoi faut pas tjrs écouter les autres!)
Bises à toi mon Philou…et à Dominique aussi qd tu le verras! 😉
"Je me souviens qu’il y a une trentaine d’années, arrivé tout jeune à Paris, je fus saisi un soir d’hiver, dans la ville immense, d’une sorte d’épouvante sociale. Il me semblait que les milliers et les milliers d’hommes qui passaient sans se connaître, foule innombrable de fantômes solitaires, étaient déliés de tout lien
Et je me demandai avec une sorte de terreur impersonnelle comment tous ces êtres acceptaient l’inégale répartition des biens et des maux, comment l’énorme structure sociale ne tombait pas en dissolution.
Je ne leur voyais pas de chaînes aux mains et aux pieds, et je me disais Par quel prodige ces milliers d’individus souffrants et dépouillés subissent-ils tout ce qui est?
Je ne voyais pas bien : la chaîne était au cœur, mais une chaîne dont le cœur lui-même ne sentait pas le fardeau; la pensée était liée, mais d’un lien qu’elle- même ne connaissait pas.
La vie avait empreint ses formes dans les esprits, l’habitude les y avait fixées; le système social avait façonné ces hommes, il était en eux, Il était, en quelque façon, devenu leur substance même, et ils ne se révoltaient pas contre la réalité, parce qu’ils se confondaient avec elle.
Cet homme qui passait en grelottant aurait jugé sans doute moins insensé et moins difficile de prendre dans ses deux mains toutes les pierres du grand Paris pour se construire une maison nouvelle, que de refondre le système social, énorme, accablant et protecteur, où il avait, en quelque coin, son gîte d’habitude et de misère. Il a fallu à une élite prolétarienne un effort d’esprit prodigieux pour arriver à entrevoir, au-dessus de l’ordre social présent, la possibilité d’un ordre nouveau.
Mais cette élite même, précisément parce qu’elle comprend le capitalisme, ne le rejette pas totalement."
Jean JAURES, L’armée nouvelle – Ed. Sociales, 1977, p.269.