Vous trouverez ci-dessous mon interview dans la Voix du Nord, édition calais, du 9 avril 2015
Ce soir, le budget 2015 de Cap Calaisis sera au menu du bureau communautaire (instance regroupant le président et les vice-présidents). Sous la pression des maires de Calais et Marck, il devrait être marqué par l’austérité. Le président Philippe Blet n’est pas certain de l’assumer. La question de son maintien à la tête de Cap Calaisis est plus que jamais d’actualité.
VDN : Dans notre édition d’hier, Gérard Queva, secrétaire du syndicat FO, majoritaire à Cap Calaisis, pointait du doigt l’hypocrisie des élus communautaires.
Ph.Blet : « Je suis totalement d’accord avec lui. C’est le bal des faux-culs ! Voilà sept ans que tous ces gens-là ont voté tous les budgets, toutes les créations de postes, toutes les politiques publiques portées par Cap Calaisis, dans une belle unanimité. Et là, tout d’un coup, ces mêmes personnes poussent des cris d’orfraie ! Mais il était où, tout ce temps, le vice-président aux finances ? On est en pleine hypocrisie! »
VDN – Ce qui vous était reproché, c’était l’augmentation des impôts que prévoyait votre budget initial…
Ph.Blet : « Oui, nous avions prévu une augmentation des recettes fiscales de 1,5 million d’euros, nécéssaire pour poursuivre notre programme tout en tenant compte des baisses de dotation d’État. Ce million et demi, cela occasionnait une hausse de deux euros par mois, par foyer fiscal. Mais augmenter les impôts, ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen pour mener des politiques publiques. Ensuite, je rappelle que la non-augmentation des impôts, cela engage la maire de Calais, le maire de Marck, mais pas la communauté d’agglomération. »
VDN :- Gérard Queva s’inquiète pour l’emploi, notamment des non-titulaires. A-t-il raison ?
Ph.Blet : « Les inquiétudes des agents sont légitimes. Sous prétexte d’économies, on va rogner sur les remplacements, notamment. Il y aura donc des répercussions sur la qualité de service. Un exemple: à Icéo, pour que tous les bassins puissent ouvrir, la présence de cinq maîtres-nageurs est obligatoire, c’est la loi. Si on ne remplace plus un malade, eh bien un ou plusieurs bassins fermeront, c’est aussi simple que cela. »
VDN – Est-il exact que certains programmes, comme le Jardin des arts, vont disparaître ?
Ph.Blet : « Oui, c’est exact. Le Jardin des arts va disparaître. Tout le travail de médiation qu’il induit va disparaître également. Ici, on fait disparaître des médiateurs, ailleurs, on va mettre des flics… Le festival des Violons a eu chaud aux fesses, lui aussi… Heureusement que les contrats avec les artistes étaient déjà signés, sinon on le supprimait également. La culture, la cohésion sociale vont être sabrés par ce budget, qui remet en cause six années de travail, qui remet en cause un certain esprit communautaire. »
Si le budget ne me convient pas, je dirai haut et fort ce que j’aurai à dire, à la suite du bureau communautaire |