Moulières de Sangatte, le Calaisis à nouveau sacrifié
Nous devrions pourtant nous réjouir de l’implantation d’une nouvelle entreprise dans le Calaisis, mais de nouveau la facture pour la
population sera lourde. En autorisant l’installation des moulières à Sangatte, le juge de la cour d’appel savait-il qu’il condamnait l’une des plus belles plages de France ?
Plus de baignade à Sangatte, plus de pêche à pied ni au lancer, plus de ballades en bord de mer et plus de navigation….un
désastre !
En tant que citoyen, je suis scandalisé des conséquences de cette décision sur notre environnement et notre cadre de vie.
En tant qu’élu et président de la Communauté d’Agglomération du Calaisis, je suis écoeuré du manque total de concertation qui
apparait dés le début du dossier. L’avis des élus a été ignoré. Pire, à quelques mois de l’ouverture de la base de voile de la Communauté d’Agglomération située à une encablure du lieu
d’implantation de la concession des moulières, on nous interdit tout simplement l’accès à la mer. C’est scandaleux et nous ne resterons pas sans réagir.
Il ne s’agit pas d’être pour ou contre les moulières mais d’établir une concertation. Je suis persuadé que sur les kilomètres de plages que
comprend notre région, il y a moyen de placer intelligemment ce type d’activité. A Sangatte, c’est toute la population qui est touchée mais aussi les milliers de touristes qui viennent sur le
site du Cap Blanc Nez.
Je vais solliciter l’appui de mes collègues du Calaisis pour dénoncer cette implantation décidée unilatéralement en haut lieu, sans
tenir compte de notre avis.
A l’époque une bonne partie de la population s’était mobilisée contre le projet. Tous ces amoureux de cette magnifique plage de Sangatte
doivent se sentir trahis par un système qui nous dépasse tous.
Je me suis entretenu avec Mme Natacha Bouchart, maire de Calais et avec Guy Allemand, maire de Sangatte, absent de la région mais qui, je le
sais, suis avec attention ce dossier. Je lui ai confirmé mon soutien. Je suis conscient que la marge de manœuvre est étroite mais je ne baisse pas les bras, Nous ne devons pas baisser les bras.
Aujourd’hui nous sommes tous Sangattois.
Bonjour M. Blet,
Votre billet, titré « le scandale des moulières » passe à mon avis complètement à côté de son objet.
La décision, bien sûr, autorise les mytiliculteurs à venir s’installer à Sangatte. Y’a-t-il la moindre probabilité qu’elle soit, un jour, exécutée ? Vous le savez bien, la réponse est négative.
Pas besoin d’aller bien loin pour le savoir, la dépêche de l’AFP qui traite du sujet est explicite :
« Les mytiliculteurs « ne pourront pas exploiter calmement », a reconnu
leur avocat. « Mais maintenant que leurs titres sont reconnus comme
légaux, on va pouvoir demander des dommages et intérêts à l’Etat« , a
souligné Me Thouroude.
Le scandale, car effectivement scandale il y a, se trouve dans la manière dont l’Etat a été amené, un jour, à autoriser ces mytiliculteurs à venir s’installer à Sangatte.
Seul responsable de cette mauvaise action de l’Etat ? L’adminstrateur des Afffaires maritimes alors en poste. Non-prise en compte de l’avis de la population et des élus, procédure menée sans prendre en compte l’impact socio-économique d’une décision pourtant lourde … : sûr que la procédure, pour avoir été menée dans le respect de la loi, n’en a pas moins été un véritable foutage de gueule des principaux concernés.
La suite a été désastreuse : emploi de moyens pas franchement légaux pour suspendre l’implantation (ah, le fameux arrêté municipal de septembre 2006 « interdisant la circulation des engins à moteurs sur la plage de Sangatte »….), …, et la conclusion est déjà écrite : à terme, l’Etat sera condamné à verser des dommages et intérêts aux mytiliculteurs.
A l’heure où RGPP et « bonne gouvernance » sont supposées être les maître-mots de l’action administrative, c’est une bien mauvaise image de l’Etat en action qui est donnée ici.
Voilà le véritable scandale, dans cette affaire.
Mais affoler les habitants sur le mode « tremblez, brave gens, votre plage est menacée », c’est sûr, est beaucoup plus facile…
Bien à vous,