Voeux 2014 du Président de Cap Calaisis par philblet
Au début du mandat, j’avais émis le souhait que nous puissions faire les vœux de Cap Calaisis, chaque année, dans une commune différente de notre territoire. Il ne restait plus que Coquelles, et je souhaite remercier M. Hamy, de nous accueillir dans sa commune, et remercier aussi ses services techniques de nous avoir aidés afin de vous recevoir dans de bonnes conditions.
Je veux également remercier Jean Robert Lay et Véronique Van Cutsem, directeurs du Conservatoire de musique de Cap Calaisis, ainsi que les élèves du collège Jean Jaurès pour cette introduction musicale.
C’est avec, non pas une certaine émotion, mais plutôt avec satisfaction, que je commence cette cérémonie de vœux. Car si l’année 2014 est un peu, particulière, cela ne devrait pas nous interdire d’être satisfaits de l’avancée de notre territoire. Cependant, on m’a conseillé d’éviter de faire un bilan trop détaillé, en raison du risque de réintégration dans les comptes de campagne… Vu le nombre d’élus concernés, ça pourrait faire du dégât !
En effet, le bilan de l’agglomération est un bilan collectif. D’ailleurs, je suis heureux de constater que, année après année, nous pouvons voir la mise en œuvre de nouvelles politiques publiques soutenues, quasiment à l’unanimité par les 53 élus communautaires. Ce qui prouve que nous savons dépasser nos différences pour assurer la réussite du Calaisis. Reste que je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir vous dire ce soir. Pas de bilan ! bien ! C’est dommage, car le bilan est bon !
Je vais essayer de prendre modèle sur les maires qui se sont frottés à cet exercice. Monsieur Hamy, par exemple, maire de coquelles et vice-président aux finances s’en est, semble-t-il, bien sorti lors de ses vœux. Je vais reprendre l’un des thèmes de vos vœux. Vous avez dit que la commune doit garder sa souveraineté. Je suis d’accord avec vous. La commune est la cellule de base de la démocratie.
Cap Calaisis n’est pas là pour se substituer aux communes. La communauté n’est pas au-dessus des communes, mais à leurs cotés.
Par contre, lorsque vous évoquez la notion d’équité entre les communes, j’irai plus loin. Je prône pour ma part une égalité de traitement. Une égalité de principe. Il est évident que tous les habitants du territoire de Cap Calaisis bénéficient des mêmes conditions d’accès à nos structures. Que ce soit le conservatoire de musique et ses annexes, l’école d’art, les bases de voile ou de char à voile, les piscines, la patinoire…
Tout est prévu pour satisfaire les habitants de l’agglomération du Calaisis, quelle que soit leur commune de rattachement. Il en est de même pour les élèves de CM1 CM2, qui bénéficient de la gratuité de certains équipements, y compris pour la prise en charge du transport.
L’égalité étant la règle, à chaque règle il peut y avoir une exception, si la majorité est d’accord, bien entendu ! C’est là que s’exerce la solidarité. Par exemple, lorsque dans une commune il y a la nécessité de certains travaux pris en charge par la communauté, comme l’assainissement. Il peut y avoir un coût par habitant, plus important dans telle commune ou dans tel quartier. Les écarts peuvent être importants. Très importants !
C’est l’agglomération qui répartit la différence entre tous les habitants. Cette solidarité est nécessaire car elle permet d’unifier un territoire autour d’un projet qui, sans solidarité, ne pourrait pas se réaliser. J’ai dit que je ne ferai pas de bilan mais j’ai quand même une bonne nouvelle, c’est un fait historique : Notre territoire termine actuellement son équipement en matière d’assainissement. Les travaux neufs étant terminés, il restera, bien entendu, un important programme de maintenance et d’entretien. Mais on peut d’ores et déjà imaginer que le coût de l’assainissement dans les factures d’eau se stabilise voire baisse dans les années à venir. Il faudrait interroger les historiens ou les anciens élus, mais j’imagine que la construction du réseau d’assainissement a démarré après guerre. On peut donc afficher notre satisfaction de voir le réseau enfin achevé et affirmer, sans crainte d’être contredit, que sans la communauté d’agglomération, ce résultat aurait été impossible à atteindre.
Vive la solidarité de territoire !
Dans le même ordre d’idées, et toujours sans faire de bilan, je n’imagine pas une cérémonie de vœux sans parler d’emploi et de développement économique. C’est notre obsession à tous.
J’ai donc demandé à l’URSSAF son bilan, en termes de création d’emplois. Chaque année ce sont plusieurs centaines d’emplois qui se créent dans notre territoire. L’évolution des besoins en main d’œuvre fait apparaître une progression de 24 % au premier trimestre dans notre bassin d’emploi. C’est encourageant.
Notre action à nous élus, c’est de faciliter la création d’emplois. C’est pourquoi nous finançons par exemple la pépinière d’entreprises créée par la CCI, dont je salue le président.
C’est aussi pourquoi nous avons soutenu et renforcé toutes les structures qui existaient pour favoriser la création d’entreprises : la Boutique de Gestion, Calaisis Initiatives, … par exemple Et nous en avons aussi financé de nouvelles : La couveuse d’entreprises, la pépinière (que je viens de citer), la détection de projets, Mais aussi, le fonds d’innovation, le fonds de soutien à l’artisanat.
Nous nous sommes donné les moyens d’agir en soutenant fortement la création d’activité. Or, reconnaissons-le, si on se réfère aux chiffres du chômage, le résultat, paradoxalement, n’est pas satisfaisant. Mais que serait, ce résultat, si nous n’avions pas créé ces outils de soutien au développement économique ? Le problème, est qu’il y a plus d’emplois détruits que d’emplois créés.
Et là, on atteint la limite de ce que les élus peuvent faire dans une économie globalisée. Nous sommes descendus dans la rue, tous, pour défendre Seafrance. Il fallait le faire. Mais ce sont les salariés de My Ferry Link qu’il faut saluer. Et Jacques Gounon, PDG d’Eurotunnel pour son intervention et le rachat des bateaux. Dans un autre registre, nous sommes allés plusieurs fois au conseil régional et en préfecture avec le maire de Calais, les parlementaires, les élus régionaux, toutes tendances confondues, pour tenter de trouver une solution dans le dossier Calaire Chimie. Mais, là encore, c’est le contexte économique national et international qui nous impose ses contraintes. Malheureusement. Regardez cette courbe. C’est un comparatif des taux de chômage des territoires de la côte d’Opale.On voit bien que les variations sur plusieurs années sont les mêmes à Calais, Boulogne, Dunkerque ou Saint Omer…Ce qui signifie que tout le monde souffre du contexte économique global, mais ceux qui sont partis avec un handicap souffrent plus que les autres. C’est notre cas.
Devons-nous baisser les bras ? Je vous le dis clairement, NON !
Par exemple, nous travaillons déjà avec madame Bouchart, vice-présidente au développement économique, sur le dossier Axenthis, qui a repris 80 employés de Calaire Chimie. Nous agissons afin de soutenir les quarante emplois que l’entreprise s’est engagée à créer dans les deux ans. Nous sommes attentifs aux attentes des entreprises. Dans la limite de ce que la loi nous autorise à faire.
Il y a un autre chiffre dont on ne parle pas beaucoup mais qui est significatif et, je l’espère, porteur d’espoir. Ce sont les ventes de terrains dans les zones d’activités. Car il y a heureusement, sur notre territoire, des entreprises qui se créent, qui investissent, qui embauchent. Il faut le dire !
Nous gérons, à Cap Calaisis, 385 hectares de zones d’activités. Savez-vous combien de terrains restent à vendre ? Il reste douze hectares à vendre soit 3%.. Et encore, dans ces 12 hectares, il y a une option sur un terrain de 8 Ha. C’est à dire qu’il reste, en réalité, 1% de nos zones d’activités à vendre. Ce n’est pas un bilan. C’est un constat !
Alors je pose la question : Dans quelle situation serions-nous si nous n’avions pas lancé l’aménagement de la zone de la Turquerie dès juillet 2008 ?
La Turquerie, ce sont près de 160 hectares qui vont permettre à notre communauté de poursuivre son redressement. C’est un bol d’oxygène pour les années à venir. Cette zone, qui vient seulement d’obtenir le feu vert préfectoral en décembre 2013, a déjà deux projets d’implantation. Calais Premier et Cargo-Beamer. Nonobstant le contexte économique, cela prouve que notre territoire est attractif.
Quant aux 45 hectares du Virval, réservés à l’implantation d’un parc d’attraction, vous avez tous entendu parler de ce projet, il ne se passe pas un mois sans qu’un investisseur ne se renseigne pour acheter une parcelle sur le Virval. Et là je remercie les élus qui tiennent bon dans l’attente que le projet de parc voit le jour. Ce n’est pas un pari. On ne parie pas avec l’argent public ! C’est un calcul, une stratégie pour laquelle nous mettons tout en œuvre pour qu’elle soit gagnante pour le territoire.
C’est le vœu que je formule.
A défaut de bilan, je vais rester dans les chiffres. J’aime les chiffres quand ils ne mentent pas. Le nombre d’emplois sur le territoire de Cap Calaisis est de 35 000 environ. Ce qui signifie que, si tous les emplois étaient occupés par des habitants du Calaisis en âge de travailler, nous serions quasiment au plein emploi !
Or, l’une des raisons pour lesquelles le taux d’emploi est faible dans le Calaisis, c’est l’inadéquation entre l’offre et la demande. Et dans bien des cas, c’est le niveau de formation qui n’est pas adapté. On le sait tous, depuis des années. Mais quelles solutions apporter ? Il faut faire preuve d’inventivité.
C’est pourquoi je suis fier que le conseil communautaire ait voté la création de l’Allocation Réussite Etudiante. Cette année nous sommes à 405 dossiers traités. 405 jeunes bacheliers du Calaisis qui obtiennent un coup de pouce financier pour suivre des études supérieures. Cette aide, qui touche les élèves boursiers et non boursiers, est variable. Elle tient compte de leurs revenus, de leur situation familiale et du lieu de leurs études. Les montants alloués ont été étudiés avec le CROUS et l’université. Ils correspondent aux besoins réels des étudiants. Nous n’en sommes qu’à la deuxième année. Je pense qu’à terme environ 800 jeunes bénéficieront de cette allocation annuelle. L’heure n’est donc pas au bilan.
Mais si je cite l’ARE, c’est pour illustrer ce qu’est une bonne politique publique. Les élus se sont adaptés à la problématique particulière du territoire. Ils ont innové. C’est en multipliant les initiatives originales et adaptées que notre territoire se démarquera. Je pense au FabLab lancé par la CCI. 14 dossiers retenus au niveau national et nous sommes dedans ! C’est de l’innovation ! Je pense à Dojo boost, devenu Tektos, un incubateur de start-up, innovation encore ! Je pense au co-working porté entre autre par l’agglomération, c’est encore de l’innovation. J’ai l’intuition que notre territoire commence à se décomplexer.
En matière de tourisme, c’est la même chose. Quand on parle d’espace de congrès et de spectacles, on a l’impression, à écouter certains, que notre territoire n’y a pas droit.
Dunkerque oui, Arras oui, Le Touquet oui, Lille Oui…mais pas Calais ! Sommes-nous trop pauvres, pas assez classe peut-être ?
Pourtant, quand on fait remarquer qu’il y a, chez nous, un projet de golf international, porté par Eurotunnel, que notre « Blanc Nez » est devenu Grand site de France et qu’il attire chaque année 500 000 visiteurs, qu’un projet de parc d’attraction évalue à 1 500 000 visiteurs minimum le potentiel du territoire de Cap Calaisis, Que la Cité Europe est l’un des centres commerciaux les plus réputés au nord de Paris… Alors, on réalise qu’effectivement le centre de congrès et de spectacles ne va pas arriver dans un désert. Tout se tient. Le Calaisis du 21ème siècle ne se fera pas en un jour. Le tout c’est d’y croire ! Et d’avoir une ambition adaptée à notre territoire. C’est ce que nous nous efforçons de plaider.
Le temps passe et j’aurai tant à dire encore. Mais je ne dois pas faire de bilan !
C’est dommage car j’aurai aimé faire le point sur l’école d’art, les finances (notre capacité de désendettement a été divisée par cinq en six ans), l’insertion par l’économie (je félicite madame MUYS pour son excellent travail à la maison de l’emploi)…
…Mais aussi le festival des Violons et chants du monde, le sport de haut niveau, la coopération décentralisée (bravo à l’association Misola pour son travail en Afrique), Le tourisme avec l’aménagement des berges et canaux et le transport avec la Majest’in et ses 30 000 passagers (bravo monsieur Péron)…
Bref j’aurai eu mille raisons de vous présenter le travail de l’agglomération et de ses élus.
Dommage, Ce sera, je l’espère, pour l’an prochain.
Je vais donc accueillir notre voisin et ami Paul Watkins. Leader du District de Douvres et ardent défenseur d’une coopération entre nos territoires jumeaux. La présence régulière de Paul Watkins illustre bien le fait que notre territoire est un territoire à fort caractère européen. A ce titre, Cap Calaisis s’est engagé dans différents programmes européens, qui ont pour but de renforcer nos politiques publiques.
Il y a le programme Tap (Time and Place). D’une durée de trois ans, TAP a pour objectif la mise en réseau de cinq organisations françaises et britanniques spécialisées en art contemporain : Brighton, Norwich, Caen, Cap Calaisis, et la ville de Calais. Les partenaires se sont défini trois missions principales : développer de nouveaux publics, créer un réseau favorisant la mobilité des professionnels en art visuel contemporain et inclure par la programmation d’expositions ces arts dans l’offre touristique transfrontalière.
Ensuite, nous avons le projet européen Cafta, dont le but est de lutter contre les addictions.
Enfin, depuis 1 an, Cap Calaisis est associée à un projet européen intitulé ICR (Interregional Culture-led Regeneration) qui nous permet d’entretenir des relations privilégiées avec l’University for Creative Art du Kent, l’une des plus grandes écoles d’art en Angleterre, dans le cadre de la future classe préparatoire de l’école d’art du Calaisis. Comme vous le voyez, notre territoire assume bien son caractère européen.
Si le leader du district de Douvres est parmi nous ce soir, c’est parce que nous allons dans quelques minutes, signer une convention de partenariat entre Cap Calaisis et le District de Douvres. Convention qui a été annoncée au printemps 2013 et validée au conseil communautaire de décembre. Cela symbolise notre volonté de créer des liens transmanche, pérenne pour le développement économique, culturel, social, de nos deux territoires.
Mesdames et Messieurs, au nom de l’ensemble des élus communautaires de Cap Calaisis, nous vous adressons à toutes et tous, ainsi qu’a vos proches, tous nos vœux de santé, de bonheur et de prospérité pour cette nouvelle année.