Vous trouverez mon intervention lors de l’assemblée générale du Plan Local d’Insertion par l’Economique qui s’est déroulé ce lundi 4 février 2013 à Calais.
Cette assemblée générale du PLIE doit nous permettre de rappeler, au-delà des chiffres du bilan et de la prospective, l’orientation politique que nous avons fixé au Plan local d’insertion par l’activité économique.
La diminution des financements, notamment européens, aurait-voulu que le PLIE ait de plus en plus de mal à remplir sa mission d’assistance aux demandeurs d’emploi du Calaisis. Les élus de l’agglomération en ont décidé autrement et je les en remercie ici.
L’insertion est devenue le premier investissement du budget général de l’agglomération.
Le financement communautaire a été plus que triplé en quatre ans. Vous avez bien entendu : plus de 300 % d’augmentation pour atteindre aujourd’hui plus de 600 000 euros annuels.
Ces fonds ne sont pas simplement venus compenser la baisse d’autres financements. Il s’agit d’une politique volontariste qui vise à améliorer l’efficacité du PLIE en élargissant sa palette d’actions en faveur de l’emploi.
Bien sûr, la mission traditionnelle de suivi par le PLIE, et de soutien aux organismes qui assurent le suivi des demandeurs d’emplois est maintenue. Mais au-delà de ce bon fonctionnement du PLIE, la volonté des élus de l’agglomération c’est d’être en prise directe avec le monde du travail.
Notre réponse doit être à la hauteur de l’enjeu.
Je ne rappellerai pas le taux de chômage de notre territoire. Je dirai simplement qu’à situation exceptionnelle nous devons proposer des moyens exceptionnels.
Nous l’avons fait dans le domaine économique avec des investissements très importants dans l’aide à la création d’entreprises et la mise à niveau de zones d’activités. Dans la création de services aux créateurs et développeurs d’entreprises. Dans la recherche d’investisseurs avec une participation majeure dans l’agence de développement Calais Promotion.
Et nous menons la même politique volontariste en faveur de l’insertion. L’insertion par l’activité économique est d’autant plus remarquable qu’elle implique les acteurs du monde du travail.
C’est pourquoi la communauté d’agglomération, suivie par la ville de Calais et d’autres collectivités, a imposé, dès 2008, dans de nombreux marchés publics, la clause d’insertion. Cette clause existait depuis des années mais n’était pratiquement jamais appliquée.
Aujourd’hui c’est un élément qui entre significativement dans nos procédures d’appels d’offres. Et de nombreuses entreprises intègrent désormais avec attention cette donnée dans leurs réponses.
Cette démarche citoyenne, qui établie une relation d’échange entre le monde de l’entreprise et les demandeurs d’emploi, se traduit chaque année par des milliers d’heures de travail, d’implication, d’intégration, bref d’insertion qui profite à l’économie sociale et solidaire du Calaisis.
L’autre axe que je souhaite développer est le développement des organismes d’insertion type Ateliers Chantiers d’Insertion qui font un remarquable travail sur le territoire et je tiens à leur rendre hommage. Je souhaite que ces structures se développent et se multiplient.
Dans le même ordre d’idées, les élus de Cap Calaisis ont voté une dotation de 110 000 euros en faveur des entreprises d’insertion. Les entreprises d’insertion sont actuellement le maillon faible de notre territoire. C’est pourquoi nous souhaitons donner un coup de pouce à ces entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire.
J’ai demandé aux techniciens de mettre en place le plus rapidement possible ce fonds de soutien. Je sais qu’ils sont sur le point de finaliser les termes de l’appel à projets. C’est un mode d’intervention un peu complexe car il se situe dans le domaine concurrentiel et il est primordial qu’il n’y ait pas distorsion de concurrence avec les entreprises classiques qui souffrent déjà de la crise.
Une entreprise d’insertion, c’est d’abord une entreprise. Si l’on doit intervenir, nous établissement public, c’est pour l’insertion, pas pour l’entreprise ! C’est un aspect essentiel de notre politique : Respecter le monde économique.
Nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours. L’entreprise est là pour créer des richesses et pour les partager, sous forme d’emplois, sous forme d’impôts, sous forme d’investissements.
J’ai bien conscience de cet équilibre qui doit être respecté entre le monde économique et le monde social.
Je respecte l’un et l’autre et je défends l’idée que le PLIE est là pour faciliter la rencontre de ces deux mondes.
Cela s’appelle l’économie citoyenne. Ce n’est pas une utopie, ni un rêve, c’est avant tout un état d’esprit.
Cet état d’esprit je le rencontre beaucoup plus souvent que l’on ne croit. Même si, en temps de crise, on pourrait croire que chacun se renferme sur ses propres problèmes.
Et bien non ! Et je vais vous donner un exemple c’est FACE, Fondation Agir Contre l’Exclusion, dont une grande partie des bénévoles est composée de dirigeants d’entreprises.
C’est un bon exemple d’économie citoyenne.
Et ce sera sur ce coup de chapeau que je terminerai mon propos.
Je vous propose d’applaudir, non pas mon discours mais tous les acteurs de l’économie citoyenne que j’ai cité dans mes propos.
Merci pour eux et félicitations pour le travail accompli.