J’ai participé samedi après-midi au débat organisé par l’Association Faut qu’on s’active ! en présence du Président de SOS Racisme. Le débat avait pour objet la question de l’abstention aux prochaines élections présidentielles et législatives.

Très vite le débat s’est orienté sur le vote Le Pen.

A ce sujet, cela m’a permis d’intervenir sur le pourquoi du vote Le Pen. J’ai toujours considéré que le vote LE PEN, au delà des racistes représentant un pourcentage limité, était un cri d’alarme, de colère et pour raison principale la misère sociale.


A contrario, l’immigration ne serait qu’un prétexte, une justification à ce vote.

Dernièrement, France 3 a diffusé un reportage sur le quartier du Fort Nieulay à Calais. Il démontre avec beaucoup d’humanité les difficultés des hommes et des femmes de ce quartier qui iront voter Le Pen.

Je vous invite à le visionner

By Philippe BLET

Philippe Blet, Président de la Communauté d'Agglomération Cap Calaisis, Terre d'Opale et conseiller municipal de Calais (2008/2015) Membre de la Direction Nationale des Radicaux de Gauche en charge des acteurs sociaux https://lesradicauxdegauche.fr/ Coordinateur régional de D12

3 thoughts on “Misere sociale et LE PEN”
  1. Tout à fait, c’est le manque d’avenir qui pousse les personnes à la marge du système à voter pour  celui qui désigne un bouc émissaire. L’Europe, l’émigré, l’euro, peu importe pour un extrémiste démagogique, tout est bon à prendre. C’est le manque d’ insertion et le manque de moyens financiers qui ont fait passer l’électorat populaire du PCF au FN.

    Le PC s’est éteint suite à la chutte du mur de Berlin. Aucun scénario crédible ne propose l’insertion de la France dans la mondialisation par le biais du cadre européen. Le politique s’évertue en vain à re-proposer un nouveau texte au lieu de brosser un renouveau des solidarités de fait entre les pays européens, comme la construction d’un nouveau lieu destiné à mettre en place une politique économique basée sur l’ émergence d’entreprises nouvelles basées sur l’innovation.

    Et ça le peuple, il ne peux pas l’imaginer tout seul et le mettre en place. C’est au politique de se mouiller un peu.

  2. En effet, on a trop considéré le vote LE PEN comme un vote raciste ou aussi  bourgeois tendance pétainiste (argument de l’extrême-gauche) .Notre Parti n’a jamais voulu approfondir l’analyse du vote populaire lors des élections présidentielles et municipales de ces 20 dernières années pour LE PEN. Souvenons-nous déjà des résultats électoraux de l’extrême droite aux municipales en 1983 en Seine-Saint-Denis et à Dreux.L’arrivée du FN en tête dans notre Pas-de-Calais à l’élection présidentielle en 2002 n’a pas trop ému les responsables de la fédération de notre département.

     

    Je suis d’accord avec toi que c’est un cri d’alarme, de colère et pour raison principale la misère sociale. Je rajouterai aussi le mal de vivre des citoyens de milieu populaire en HLM (violences, économie souterraine, insécurité, bruit, saleté, promiscuité) et d’inquiètude pour l’avenir (300 électeurs FN à Equihen en 1995 et en 2002). J’ai vécu dans un quartier populaire à Fontenay-aux-Roses et en cité HLM à Paris.

    Ce cri se refléte soit par ce vote de l’extrême  mais aussi par l’abstention.

     

    Notre Parti n’a pas su , peut-être n’a pas pu transformer la vie des citoyens de milieu populaire que ce soit en 1981, 1988, 1997.Notre Région en est la preuve; depuis des années le nombre d’érémistes augmentent et les citoyens payant l’ISF aussi. Nous avons perdu  la mine, la sidérurgie, une partie de la pêche, le textile, …. Nous avons donné tant d’espoirs en 1981 à cette population. Mais  le nombre de chômeurs et de pauvres a augmenté . Nous avons même sous-traité quand nous étions au pouvoir la pauvreté aux restaurants du coeur et autres associations caritatives. Pour les classes populaires, nous avons beaucoup perdu de notre crédibilité pour répondre à leurs attentes, leurs soucis, leurs objectifs qui ne sont pas ceux des classes moyennes.

     

    Le chômage, la misère, l’injustice sociale aménent toujours au pouvoir des régimes totalitaires (nazisme, communisme, fascisme, intégrismes religieux);

     

    C’est à nous en tant que socialistes réformateurs voulant une véritable social démocratie de trouver les solutions pour transformer la vie des citoyens de milieu populaire : l’emploi, le logement, la réussite scolaire, des activités à tous les jeunes toute l’année, vivre en toute sécurité, la santé, la protection sociale, la culture et le sport pour tous et des services publics répondant aux besoins de cette population.

    Nous devons aussi mener cette reflexion sur ce système économique qui génére tant d’exclusions, tant de gens malheureux.

    Claude BOUCHAFA

    Militant section François Mitterand à Paris 15ème

  3. Je rajouterai à mon commentaire précédent cette question sur l’emploi concernant ces citoyens de milieu populaire dont je suis issu :

      Quel avenir professionnel durable pour ces citoyens de toutes origines  jeunes ou adultes,  femmes ou hommes, de faible niveau scolaire avec sans ou peu de qualification suite aux fermetures d’usines, aux délocalisations des emplois industriels mais aussi maintenant des emplois tertiaires , à l’informatisation/robotisation/automatisation des emplois qu’ils occupaient ou auraient pu occuper ?

     

    2 exemples :

    1 – Accenture délocalise en Argentine la gestion administrative du recrutement
    La délocalisation des activités liées au recrutement permettra aux équipes françaises du cabinet de conseil de perdre moins de temps, notamment sur le tri et la saisie des curriculum vitae.

     

    2 – La suppression du métier de caissière dans la grande distribution.

    Ces citoyens sont-ils condamnés à être toute leur vie érémistes, employés précaires, salariés pauvres, chômeurs ou finir leur vie comme SDF ?

     

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    Claude BOUCHAFA

    Section François Mitterand à Paris 15ème

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